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Les journées rencontres

de l'association

"EXPERIENCES GUSTATIVES"

BORDEAUX le 15 juin 2019

Suite à la rencontre du 23 mars à Paris autour d’une “expérience gustative” particulièrement réussie, c’est à Bordeaux que l’expérience à été renouvelée ce samedi 15 juin, l’idée étant de partager un repas en échangeant sur nos difficultés.

Cette opportunité "d'atelier gustatif" nous à été proposé par Marjorie Chatelier, actuellement en deuxième année de BTS et qui termine ses études de diététique.

L'atelier proposait divers mets qui ont donnés lieu à des commentaires riches et variés...

La rencontre à réunie 12 participants aux profils variés : 

Une personne anosmique suite à des méningiomes, 2 anosmies traumatiques, 2 anosmies virales,1 hyposmie traumatique et 1 hyposmie virale.

 

3 personnes accompagnantes et 2 diététiciennes préparant leurs mémoires de fin d’études avec pour thème, “l’anosmie et ses difficultés alimentaires”. Nous avions donc 5 personnes normosmiques pour débattre avec nous et prendre conscience de l’ampleur de certaines de nos difficultés.

 

La matinée à démarrée tranquillement avec la présentation succincte de l’association et du travail de Marjorie.

Puis Bernard Perroud (président fondateur de l’association AFAA SOS-ANOSMIE) à pris la parole pour exposer sommairement ce que l’association savait du système gustatif, du système trigéminal et des progrès que nous pouvions réaliser du point de vue de la gustation.

 

Chaque participant qui l’avait souhaité avait apporté un / des plats ou pâtisseries qu’il souhaitait faire connaître aux autres.

Un petit “apéritif dînatoire” à donc pris forme autour de la dégustation d’un vin bleu (d’Espagne!) que nous avons pu comparer à un très bon vin Tursan rouge.

Bâtonnets de légumes frais, sauces diverses, chips de légumes variés, tomates cerise pour le doux et le “craquant”. 

Guacamole et chorizo pour le côté “piquant" et mettre en avant les propriétés du système trigéminal.

 

Michelle nous avait préparé une magnifique quiche aux légumes variés, très joliment présentée, et des macarons au citron maison (s’il vous plaît !)

 

Tout au long du repas les participants ont pu échanger en toute intimité sur leurs difficultés, les causes de leurs anosmies et les (très) différents parcours de chacun. Et tout cela dans une ambiance chaleureuse, bienveillante, animée et conviviale ! 

Chacun des participants ayant choisi de venir avec sa dose de bonne humeur…!

 

- Christian à ainsi évoqué son anosmie traumatique due à un chauffard, et l’impossibilité de faire valoir le préjudice subit (pourtant énorme comme chacun le sait…).

 

- Malgré un polytraumatisme sévère et des séquelles lourdes, nous avons été touchés par le récit de Virginie qui voit son anosmie faire partie intégrante de ses difficultés.

Puis le repas s’est orienté vers les douceurs et pâtisseries diverses, cake et macarons maisons.

 

Des anosmies récentes, d’autres qui ont quelques années, des hyposmies… 

Une fois le café servi, cela à donné lieu à des dégustations à l’aveugle, histoire de se faire une idée de la perception gustative des uns et des autres.

3 liquides de natures différentes ont donc été proposés dans des petits gobelets noirs occultés par un couvercle de même couleur. Il s’agissait de jus de poire, jus d’ananas et gaspacho “maison”.

 

L’idée était de s’approcher le plus près possible de la vérité et à ce jeu, c’est sans surprise les hyposmiques qui ont gagnés. Mais les anosmiques n’ont pas tout perdu, car certains d’entre nous ont tout de même eu de bonnes réponses et il est a noté que chaque “dégustateur” (sauf une anosmie récente - de 2 ans) à pu identifier à peu de choses près sa boisson. Il faut y voir une “progression” dans nos ressentis gustatifs… Se souvenir de cette période ou réellement nous ne ressentions rien et cette possibilité (pour certains) aujourd’hui de pouvoir reconnaître certains aliments au travers d’une “signature” clairement identifiée.

 

Toutes les démarches de la journée ont alimentées les discussion qui s’en sont suivies !

La journée s’est ensuite terminée au grès des départs de chacun, car presque tout le monde avait un petit bout de route à faire…

 

Je reprends les mots de Didier Trotier (Dr neuro-physiologie spécialiste de l’odorat et référent scientifique pour l’association AFAA SOS-ANOSMIE) qui avait émis cette remarque lors de notre expérience gustative à Paris :

 

La perte de l’odorat ne permet plus de percevoir la part olfactive de l’information sensorielle lorsque l’aliment est en bouche. Physiologiquement, les molécules odorantes présentes dans la bouche remontent vers les cavités nasales par deux larges ouvertures, les choanes, et viennent activer les récepteurs olfactifs. Cette olfaction, dite rétro-nasale, représente, chez les normosmiques, une part essentielle de l’intérêt sensoriel lors de l’alimentation. Elle est complétée par les sensations gustatives venant de la langue (saveurs sucrées, salées, acides, amères, umami) et par de nombreuses autres sensations (chaud, froid, piquant, croustillant, moelleux, astringent, granuleux, etc) provenant de l’activation du nerf trigéminal. L’ensemble de toutes ces sensations (olfactives, trigéminales et gustatives) sont intégrées par le cerveau dans la notion de « Goût ». L’anosmie est donc souvent vécue comme une perte du « Goût » mais cela ne doit être considéré comme une agueusie (qui correspondrait à l’absence de sensations gustatives). Chez les anosmiques, l’odorat est absent mais les sensations gustatives et trigéminales sont toujours opérationnelles. Encore faut-t-il apprendre à valoriser ces informations pour retrouver de l’attrait, voire du plaisir, lors de l’alimentation.”

 

Observation Sylvie : Observation de parcours individuels malgré les points communs, il ressort que chaque personne franchit des étapes d’adaptation qui sont similaires sur le fond et la forme mais nécessitent des temps adaptés à chacun. 

 

Et merci aux participants accompagnants d’avoir fait l’effort de venir !!!

"La gourmandise commence quand on n’a plus faim"

                                                                                                          Alphonse Daudet

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